Le bois : matériau clé de l’économie circulaire

Le bois est un matériau de construction clé pour développer une économie circulaire de la construction. Porté par ses avantages environnementaux, il vit une véritable renaissance. Pionnier de la construction bois en Suisse romande, Lutz Architectes a participé à cet essor. En faisant le choix du bois pour ses réalisations il y a 40 ans allant alors à l’encontre des courants dominants en architecture.

Le bois imprègne la culture bâtie suisse et le chalet est devenu un symbole du pays à l’étranger. L’exploitation de cette matière première, présente sur tout le territoire, a permis le développement d’une filière de transformation dans toutes les régions, même les plus reculées. Mais dès l’avènement du béton, le bois est tombé en désamour. Il fait aujourd’hui un retour marqué sur le devant de la scène, porté par ses avantages environnementaux.  

Le bois pour une construction respectueuse du climat

L'utilisation du bois en substitution à des matériaux gourmands en énergie et émetteurs de gaz à effet de serre, constitue une importante opportunité de bâtir en ménageant les ressources et le climat. L’avantage climatique du bois a d’ailleurs été objectivé par une étude que nous avons réalisée avec Quantis. Combiné à des matériaux d’isolation biosourcés, il permet une économie d’émissions de CO2 allant jusqu’à 80% par rapport au béton.

L’économie du bois : une économie circulaire

L’économie suisse du bois est l’exemple même d’une économie fonctionnant en mode circulaire. La filière du bois a toujours su valoriser cette matière première en cascade. Les scieries récupèrent les déchets de bois pour alimenter une chaudière à bois. Cette chaleur est utilisée pour chauffer les locaux, pour sécher le bois ou pour alimenter un chauffage à distance. Le bois est ensuite mis en œuvre dans la construction. En fin de vie, il est brûlé et la chaleur est exploitée pour des chauffages à distance par exemple. Pendant ce temps, du bois aura repoussé en forêt et absorbé du CO2.

L'économie du bois où la matière est valorisée en cascade est un exemple d'économie circulaire. Source: Cycle de bois, Lignum

Une déconstruction facilitée

Les structures en bois sont bien adaptées à la déconstruction. Autrefois, le réemploi d’éléments en bois était courant, justifié par l’économie des moyens et la rareté des ressources. L’utilisation d’assemblages en bois, comme des chevilles, simplifiait le démontage. Retrouver le savoir des anciens et développer de nouveaux types d’assemblage sans colles et sans vis participerait à faciliter la déconstruction sélective en fin de vie.

Le bois fait ses preuves sur le plan économique

Pour pouvoir prendre sa place sur le marché immobilier, le bois, leader de la construction écologique, doit surtout être financièrement concurrentiel. Dans l’étude « Que coûte une construction en bois », le bureau Wuest&Partner et Lignum ont mis en évidence l’avantage économique du bois pour la construction d'immeubles. En effet, grâce à la technique de la préfabrication, la durée de construction est réduite d’environ 30 à 50 % par rapport à une méthode de construction classique. Et le faible poids propre du bois permet de réduire la taille des fondations.

Deux immeubles écologiques en bois à Riaz

Notre projet d’immeubles écologiques à Riaz est un exemple réussi d’application des principes de l’économie circulaire. Le bois provient des forêts du canton et des cantons voisins, a été scié dans la région et transformé dans un atelier de charpente au Pâquier. Les éléments ont été ensuite transportés et assemblés à Riaz. Difficile de faire mieux en termes de circuit court. Cet engagement a été valorisé par l’attribution d’un label Bois Suisse

Du béton recyclé pour les sous-sols

Malgré ses immenses qualités environnementales, le bois ne peut pas remplacer le béton partout. En effet, il n’est pas adapté pour une utilisation sous terre par exemple. Pour réaliser l’étage des sous-sols, les fondations des deux bâtiments et les cages d’escalier, le béton recyclé a été préféré au béton. Ce choix a permis de limiter l’énergie grise des bâtiments et d’atteindre les exigences -Eco de Minergie.

Remettre l’artisanat local en valeur

Pour garantir une bonne intégration des bâtiments au centre du village, les façades sont recouvertes de tavillons, des tuiles de bois fines. Cette technique traditionnelle de la Gruyère fait appel à un savoir-faire ancestral. Principalement mis en œuvre sur les toits des chalets d’alpage, les tavillons sont fendus à la main, et fixés un à un et bord à bord. La durée de vie d’une telle façade avec un remplacement régulier des pièces défaillantes peut atteindre une centaine d’année.

Pose de tavillons en bois: un savoir-faire ancestral et artisanal de la Gruyère.

Une autonomie énergétique presque complète

Ces immeubles écologiques, conçus selon les principes de la construction passive, ont des besoins énergétiques restreints.  Ils sont autonomes en énergie pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire. Les panneaux photovoltaïques en toiture alimentent la pompe à chaleur en électricité et fournissent une bonne partie des besoins en électricité de ménage. Le système du free-cooling tout comme la présence des balcons qui font office de pare-soleil permettent de limiter la surchauffe estivale.

Habiter dans le bois : confort de vie

Une construction bois a non seulement un faible impact sur le climat, elle offre surtout un grand confort de vie. On s'y sent naturellement bien, comme le témoigne Mme Bourquin, habitante des immeubles, dans notre article Vivre en harmonie avec la nature. Tout en vivant en accord avec la nature… et sa conscience. 

 

Sources: 
Que coûte une construction bois?, Lignum Magazine, étude de Wuest&Partner
Déconstruction sélective, construction réversible : recueil pour diminuer les déchets et favoriser le réemploi dans la construction, SLL

Le bois: matériau clé de l'économie circulaire

Description :

Découverte en images de ce projet d'immeubles écologiques en bois à Riaz avec Myriam Donzallaz, directrice associée de Lutz Architectes.

RTS